Diagnostic archéologique

Le diagnostic archéologique a démarré le 3 septembre sur la parcelle de la Chaussée et se poursuivra durant tout le mois au Champ-Marqué. Le rapport sera rendu en mai 2025.

« En France, chaque permis de construire déposé à la préfecture passe par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Ainsi, le Service Régional de l’Archéologique (SRA) étudie les dossiers d’aménagements du territoire. Lorsque des vestiges archéologiques sont susceptibles d’être détruits, des opérations archéologiques sont prescrites. » explique Delphine Mathonnat, responsable d’opérations archéologiques au sein de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).

1ère étape : le diagnostic archéologique

Le diagnostic archéologique permet la détection des vestiges de toutes natures (géologiques, naturelles ou anthropiques) et de toutes périodes (de la Préhistoire à nos jours). La méthode consiste à réaliser des tranchées espacées d’environ 20 mètres à l’aide d’une pelle hydraulique munie d’un godet de 3 mètres. Cette méthode permet d’ouvrir une surface minimale de 10% du projet d’aménagement.
Deux archéologues suivent le travail effectué par le conducteur de pelle afin d’identifier les vestiges mis au jour au fur et à mesure du décapage.
Toutes les anomalies (couleur ou texture différente du sol géologique) sont notées à l’aide d’une bombe de peinture orange et enregistrées par un numéro unique. Un topographe de l’Inrap va également les relever afin de les situer dans l’espace, sous forme de plan.
Par exemple, sur cette parcelle, nous observons la présence de remblais récents qui a permis d’aplanir une ancienne cuvette. Nous observons également la présence d’anciennes limites parcellaires (fossés ou haies) du cadastre napoléonien abandonnées et comblées.
Une grande partie des vestiges mis au jour est ensuite testée soit par fouille manuelle, soit par fouille mécanique. Il s’agit de caractériser le type de vestiges, la conservation et bien sûr leur datation (Préhistoire, Protohistoire, Antiquité, Moyen-âge).
La fouille d’une structure archéologique enlève l’information du sol : il faut donc l’enregistrer le plus fidèlement possible pour la garder en mémoire. Nous avons plusieurs méthodes : le relevé manuel avec des dessins, le relevé photographique et le relevé topographique. Ces données doivent pouvoir être comprises par tous les archéologues au travers de dessins techniques.
Des études complémentaires sont également menées avec le passage d’une géomorphologue pour étudier les effets de pente ou la présence de sols anciens.
Une fois le travail de terrain terminé, les tranchées sont rebouchées, puis vient une phase d’étude des données mises au jour qui s’effectue en bureau.
Ainsi, le mobilier archéologique, essentiellement constitué de fragments de céramique, est étudié par des spécialistes (céramologue).
Un rapport, constitué de toutes ces données et effectué par le responsable scientifique de l’opération est ensuite remis au service de l’état (SRA) qui va décider des suites : soit le diagnostic archéologique est « négatif », c’est-à-dire qu’il ne révèle aucune trace d’occupations anciennes, et l’aménageur peut réaliser son projet ; soit le diagnostic archéologique est « positif » alors une seconde phase de fouille archéologique peut être décidée par les services de l’Etat selon l’importance des vestiges.
Le diagnostic est financé par la redevance d’archéologie préventive prélevée à chaque permis de construire tandis que la fouille archéologique est financée par l’aménageur.

2e étape : la fouille (si le diagnostic est positif)

La fouille archéologique n’empêche pas la construction. Nous ne retardons pas non plus les travaux puisque souvent la durée du diagnostic et de la fouille est comprise dans le calendrier.
L’Inrap ou des entreprises privées peuvent réaliser la fouille.
En fonction du rapport de diagnostic, le service régional de l’archéologie décide de la zone à investiguer plus amplement : souvent il s’agit d’une partie du projet d’aménagement, où se situe le site archéologique mis au jour.
L’intervenant archéologique (Inrap ou autre) va alors convenir d’un calendrier avec l’aménageur et va procéder au décapage total de l’emprise du site archéologique. La fouille archéologique est menée par un responsable d’opération spécialiste de la période concernée par le site (préhistorien pour la Préhistoire, protohistorien pour la Protohistoire, antiquisant pour la période gallo-romaine et médiéviste pour le Moyen-âge). Une équipe d’archéologues plus conséquente va également l’accompagner.
De nouveau, comme pour le diagnostic, chaque structure va être notée, identifiée, fouillée manuellement ou mécaniquement. Toutes les informations sont enregistrées, comme pour la phase de diagnostic. Une fois la fouille terminée, la contrainte archéologique est levée et le projet d’aménagement peut être réalisé.
La phase d’étude des vestiges sera effectuée en bureau et mènera également à l’écriture d’un rapport de fouille archéologique sous la direction du responsable de l’opération qui sera ensuite remis au service régional de l’archéologie et à l’aménageur.
Toutes ces données d’opérations archéologiques sont consultables par l’ensemble de la population.
Les missions des archéologues de l’Inrap sont diverses : la détection et la sauvegarde des sites archéologiques, mais également un travail de recherche à plus grande ampleur (régional à national) avec des collectifs de chercheurs qui comparent les données entre différents sites pour comprendre les civilisations humaines du passé et de leur environnement, des missions de valorisation de nos découvertes auprès du grand public (expositions, ouvertures des chantiers archéologiques lors des Journées européennes de l’Archéologie par exemple, interventions dans des écoles…).

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